Encadrement :
Guillaume
Participants :
- Christophe
- Claire
- Philippe
- Théophile
Massif :
Oisans - Ecrins
Lundi, 22 avril 2024
Ce premier jour, pas facile, a été chamboulé. La route d’Entre-les Aygues était déneigée jusqu’au Pont des Fauries, repérage effectué quelques jours avant.
Mais ce lundi matin la route est barrée pour travaux sans préavis, personne n’étant informé. Donc il a fallut s’armer de courage pour marcher sur quelques kilomètres de goudron avant de trouver la neige.
la montée au refuge s’est quand même bien déroulée portée par une équipe en forme, et au refuge des Bans la chaleur de l’accueil a fait oublier la froideur des murs !
En fin de journée la trace a été faite dans les barres raides au-dessus du refuge, pour faciliter la marche skis sur le sac du lendemain matin, et une corde fixe a été posée. Il faut anticiper !
Mardi, 23 avril 2024
Ce matin, le ciel est plus clément qu’hier, malgré des brumes qui s’attardent sur les sommets.
Nous partons vers les pentes de Peyre Arguet au pied des arêtes rocheuses des Boeufs-Rouges. La trace du soir précédent aide bien sur les 200 premiers mètres en crampons, puis peaux et couteaux sont de sortie.
La fin de la montée se finit dans le brouillard, à 3200 mètres.
La descente s’engage, et rapidement la visibilité est de retour, la neige est froide en surface sur 10 à 15 cm de poudre sur fond dur. Régal.
Au-dessus du refuge nous retrouvons de la neige revenue "printemps" qui aide dans les pentes à 40° !
Et nous voilà au refuge avec une belle prévision de ciel dégagé pour le lendemain !
Mercredi, 24 avril 2024
Et ce matin, grand beau ! Grand froid.
Nous remontons les pentes et le dernier vallon du col des Aupillous, sous un beau soleil qui vient faire du bien dans le haut. Skis sur le sac le dernier couloir à 45° et un peu de mixte nous emmène au Pas de Aupillous où le Valgaudemar se découvre.
La descente, ce n’est que pur bonheur, il a bien neigé hier et cette nuit ici, et c’est 20 centimètres de poudre qui nous accueillent sous la face nord du Pic Jocelme !
Le pique-nique se fait dans les genévriers sous la cabane du Pis, puis nous mettons les skis sur le sac. Encore un peu de descente sur sentier nous amène au sentier du refuge de Chabourneou, pour remonter au refuge, à pied puis en peaux de phoques au pied du Sirac.
Au refuge de Chabourneou nous retrouvons du confort avec un poêle, et un beau soleil qui inonde le refuge.
Jeudi, 25 avril 2024
Le départ se faite encore à l’ombre et dans un froid piquant. La période est glaciale, hivernale. Nous remontons sous l’ancien petit glacier de Surette, pour filer vers le Pic Jocelme. La pente est soutenue, les conversions dans le 40° en neige dure, c’est pas facile.
Le couloir du Jocelme est en bonnes conditions, nous mettons les skis sur le sac et les crampons au pied.
Le vallon final est encore bien long, et le sommet est une belle récompense !
Et quelle descente : soutenue, raide, neige transformée, fabuleux.
Au sommet nous avons réussit a connecter le téléphone pour avoir une météo précise, et elle a bien changé : demain c’est normalement "correct" le matin mais vraiment perturbé à la mi-journée avec de grosses quantités de neige. Il va falloir réfléchir.
Vendredi, 26 avril 2024
Voila la stratégie de notre journée : partir tôt, si il ne neige pas trop, et monter en surveillant le brouillard et la quantité de neige qui tombe ; pour ne pas s’engager si la visibilité est mauvaise car en cas de problème on ne peut compter sur aucun secours, et ne pas s’engager si la couche de neige devient dangereuse coté avalanches.
Au départ, 5 cm sont tombés dans la nuit et il neige faiblement. Les précipitations s’arrêtent rapidement, nous montons au sec, plus facilement qu’hier car la trace marque un peu dans le raide.
Sous le Pic du Loup la neige tombe à nouveau plus fort, mais le soleil sort un peu de l’autre coté du col, nous le sentons à la luminosité. Et la neige s’arrête dans la pente qui monte au col du Loup de Valgaudemar, quand nous avons les skis sur le sac et les crampons aux pieds. Il y a même du soleil au Col du Loup de Valgaudemar !
Nous basculons donc coté Vallouise, par une raide pente qui frise les 45°, en neige bien dure couverte de 5/10 centimètres de neige froide.
Les pentes deviennent plus raisonnables avant de replonger dans le raide couloir de la Subeyrar, où nous retrouvons la neige transformée. Puis ce sont les vastes pentes dégagés du Saut des trois pierres, avant d’arriver à l’abri randonneur du Jas Lacroix où nous pique-niquons.
La neige qui se met à tomber plus fort nous déloge, la descente continue dans la longue vallée de la Selle, pour retrouver notre point de départ à Entre les Aygues. Il faut alors suivre la route jusqu’au fourgon que nous avons laissé là lundi.
Le beau raid de cette fin d’hiver, technique et engagé. Bravo à tous, il faut de la forme, de bonnes jambes et de l’envie de montagne pour être autorisé à fréquenter ces belles montagnes !
Toutes les photos en haute définition :
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