Encadrement :
Guillaume
Participant :
- Paul
Massif :
Oisans-Ecrins
Vendredi, 18 juillet 2025 : Montée au refuge du Pigeonnier.
C’est en plein soleil que nous nous retrouvons au Chalet Refuge du Gioberney, au bout de la route sinueuse du Valgaudemar, après la Chapelle en Valgaudemar et au pied Rouies, des Bans, du Pic Jocelme et du Sirac.
Il fait bien chaud et la montée va se faire lentement, au travers de paysages magnifiques, en traversant des cascades et des torrents furieux.
Le refuge du Pigeonnier est un havre de paix paisible niché sur un minuscule replat où s’est posé un petit lac de montagne dans lequel se reflètent les Rouies et leur face sud-est. Une bonne nuit s prépare malgré la journée perturbée annoncée pour le lendemain.
Samedi, 19 juillet 2025
Réveil à 4 heures, il y a un petit croissant d lune et quelques étoiles, le départ est donné pour le Pic Central du Vaccivier.
Le terrain après le sentier est plutôt instable pour rejoindre la Crête de l’orient. Les nuages font leur chemin, mais le gros du mauvais reste bloqué sur le sud ouest.
L’arête est sympathique, mais le rythme est soutenu car nous savons que le mauvais peut traverser rapidement.
A 8 heures nous sommes au sommet, et nous n’y restons pas longtemps. 10 minutes de descente, par la Crête de l’Orient, et l’orage nous tombe dessus, avec la grêle et la tête de piolet qui grésille sur le sac à dos. Nous nous accroupissons et laissons passer l’électricité pendant 5 à 10 minutes. Le tout s’éloigne vers la Bérard et le Vénéon, nous continuons la descente en utilisant, sous la pluie, les vires du flanc sud-ouest de l’arête.
La pluie se calme lorsque nous sommes sur le replat du grand névé à hauteur du sommet de la Tour Rouge, et nous rejoignons l’arête dans sa partie inférieure moins raide. Malheureusement plus bas en altitude le rocher est plus riche en lichen et ça glisse !
Nous repérons le cairn qui marque le point où il faut quitter l’arête, et nous retrouvons les pentes instables qui mènent au sentier. La pluie fini par revenir et aucune pause n’est envisagée, vite le refuge !
A 11 heures 15 nous y entrons, bien contents d’être au sec. Sacré journée !
Pic Central du Vaccivier par la Crête de l’Orient, 3312 m, F+
Dimanche, 20 juillet 2025
Ce matin le ciel est plus clément et va nous permettre d’envisager la journée de manière plus sereine.
De nuit nous traversons vers la face sud-est des Rouies, pour trouver au petit jour la neige du couloir qui montée vers le glacier des Rouies. Il a fait frais cette nuit, la neige est dure, les crampons mordent bien, c’est le régal.
Le soleil peut se lever.
Le beau plateau glaciaire des Rouies est encore bien enneigé, le sommet également si ce ne sont les 50 derniers mètres. La rimaie passe bien et nous voici au sommet, face à cet Oisans sauvage que nous aimons tant !
Le vent nous oblige toutefois à trouver un abri rocheux pour profiter du paysage avant d’entamer la descente.
Tout va bien au retour, nous sommes tranquilles. Nous faisons un petit détour dans la neige du couloir pour ne pas être sous le potentielles chutes de pierres déclenchées par les cordées au-dessus qui descendent derrière nous, puis nous traversons les éboulis pour gagner les premières pelouses ; nous y passons un moment de bonheur au soleil, allongés, avant de gagner le refuge et les ravioles au bleu du Queyras !
Ce soir nous couchons à nouveau au refuge plutôt que de descendre dans la vallée, pour rester un peu dans ce monde de l’altitude. Ce soir les nuages reviennent et mènent dans un ciel chaotique.
Les Rouies, 3589 m, F.
Lundi, 21 juillet 2025
Pluie ce matin ! Fortes pluies, et la neige s’est installé sur les sommets au-dessus de 3000 mètres.
Le temps ne tarde pas à s’améliorer de façon radicale et rapide, et à 9 heures le soleil envahit le vallon.
Nous descendons au Chalet du Gioberney, tranquillement, pour ensuite gagner La Chapelle en Valgaudemar pour un bon repas.
Mais la journée n’est pas finie ! Nous remontons cette après-midi au refuge de l’Olan : 1200 mètres de dénivelée, bien directs et raides, dans un paysage fabuleux de cascades et torrents. Et le temps tient bon, pas de pluie ce soir pour troubler l’ambiance.
Mardi, 22 juillet 2025
Nous sommes les seuls alpinistes à) nous lever ce matin, nous serons seuls sur la montagne : quel luxe !
3 heures 30, c’est la bonne heure pour se lever.
Le sentier du Pas de l’Olan est bien marqué, mais il faut de bons yeux pour trouver les traces de sortie vers les moraines et le glacier de l’Olan.
Au petit jour nous atteignons la neige, et crampons au pieds, encordés, nous montons vers le départ de la Voie Escarre à l’Olan.
La roture passe bien, très à droite, et l’escalade des dalles démarre. Trois petites longueurs de 20 metres environ nous ramène dans l’axe des rappels, et au relais du 3° rappel (comptés en partant du haut). Un goujons et un piton. Maintenant c’est facile, il suffit d épointer droite dans l’axe, 30 metres maximum entre deux relais.
Nous raccourcissons alors l’encordememnt, un peu des dalles et de pierriers au pied du petit névé et nous trouvons la vire Escarre, assez longue, jusque sous le brèche Escarre. On remonte le couloir rive gauche pour finir au fond de celui-ci pour les 20 derniers metres qui conduisent à la brèche Escarre.
De l’autre coté, c’est soleil mais aussi vent fort et neige qui n’a pas fondu. C’est assez étrange, tout est sec, l’arête nord également, mais ici la neige n’a pas bougé, à peine transformée en surface.
L’escalade n’est pas facile, il faut longer un peu le versant nord pour gagner l’arête, qui ensuit est bien aérienne et demande de grimper. Nous avons perdu du temps et de l’énergie à grimper ce rocher enneigé.
A l’antécime il faut descendre à l’ombre donc dans la neige pour faire la dernière longueur de 30 mètres en 3c, et il faudra remonter au retour : nous décidons que la journée est déjà bien avancée/ Nous aberrons l’ascension ici.
La descente est encore longue, nos les petits ressauts doivent être descendus jusqu’à la brèche, et nous faisons un rappel de 20 mètres à la fin versant nord.
Suit le couloir de la brèche Escarre, la vire Escarra, et enfin les 5 rappels qui ramènent au glacier de l’Olan.
Une volée de pierre nous cueille dans l’avant dernier rappel, et nous ne trainons pas dans les parages.
Un peu avant 15 heures nous sommes au refuge pour une bonne omelette, quelle journée ! L’Olan, même par la voie normale, ce n’est pas une mince affaire !
Bravo Paul pour cette belle semaine d’alpinisme menée tambour battant, dans des conditions difficiles et sans répit. La grande forme !
L’Olan par la Voie Escarra, 3564 m, PD+.
Toutes les photos en haute définition :
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