Encadrement :
François, Guillaume, Jean-Lou, Jean-Luc
Participants :
- Anthony
- Frédéric
- Ludovic
- Philippe
Massif :
Val d’Aoste
Lundi, 7 juillet 2025 : Montée au refuge Torino.
La semaine Mont Blanc par la route des Aiguilles Grises, appelée aussi voie du Pape, débute par une bonne acclimatation. Après un rendez-vous à Chamonix, nous traversons coté italien par le tunnel du Mont Blanc : deux heures d’attente, cela se mérite ! Heureusement la montée au refuge Torino à 3375 m d’altitude est facile grâce au téléphérique du Skyway de Courmayeur.
Au sommet nous passons un moment à revoir les bases, encadrement, mise des crampons, relais, rappels, avant de devoir nous abriter au refuge car il neige ! La suite demain matin....
Mardi, 8 juillet 2025
Premier réveil à 4 heures pour François et Guillaume, il neige fort avec beaucoup de vent, retour au lit.
5 heures réveil définitif, on tente la sortie.
Il faut de la determination pour trouver son chemin sur le glacier du Géant. Notre objectif initial, la Tour Ronde, est abandonné sauf éclaircie majeure. Nous allons modestement tenter de gravir l’aiguille NE d’Entreves.
Coup de chance, une éclaircie se présente alors que nous arrivons aux rochers de l’aiguille.
Bien sûr nous gardons les crampons sur ces rochers enneigés, et au soleil (timide) mais dans un vent furieux nous gagnons le sommet NE de l’Aiguille d’Entreves.
Le retour est délicat, le brouillard et la neige reviennent, il faut louvoyer entre les crevasses sans visibilité jusqu’au Col des Flambeaux. Tout va mieux à cette endroit, plus de crevasses et une ligne droite jusqu’au refuge Torino.
Ludovic et François font un tour au Petit Flambeau, et tout ce monde se retrouve au refuge Torino pour se mettre à l’abri.
Aiguille NE d’Entreves, 3540 m, F)
Mercredi, 9 juillet 2025
La météo est plus favorable aujourd’hui, même si le vent continue de souffler fort. Le ciel est dégagé.
Réveil à 5 heures pour aller gravir la traversée des Aiguilles Marbrées, de l’Aiguille Nord à l’Aiguille Sud, en passant par le Col de Rochefort.
Il faut garder les crampons, le rocher est enneigé. Tout se passe bien malgré la température plutôt fraiche, et le vent. La dernière longueur de l’Aiguille Sud en crampons est un bon morceau à négocier !
Nous trouvons un abri du vent après l’Aiguille Sud à la descente pour pique-niquer face aux Alpes : Grand Paradis, Cervin, Mont Rose et bien sûr Mont Blanc !
Après un peu de repos au refuge Torino, nous utilisons le Skyway pour retrouver Courmayeur et notre auberge du Val Veny, au calme, face au Mont Blanc.
Le soir, c’est le dernier briefing : il va faire beau, le vent encore fort demain va baisser. Il va falloir de la volonté, pour cette ascension difficile pour notre équipe !
Jeudi, 10 juillet 2025
Jean-Luc troisième guide est arrivé hier soir, Jean-Lou quatrième guide dans la nuit, l’équipe est au complet !
Nous avons la chance de pouvoir bénéficier du transport avec le 4x4 (dans la benne du pick-up) de la Cabane Combal pour gagner une heure de montée jusqu’au refuge Gonella.
De la Cabane du Lac Combal il faut rejoindre rapidement la moraine du Glacier de Miage, pour prendre sur le glacier, himalayen, couvert de pierres.
Il faut deux bonnes heures pour atteindre la neige, puis presque trois heures pour rejoindre les rochers qui soutiennent le refuge Gonella. Encore 500 mètres de dénivelée de rochers, sentiers, névés et nous voici à 3070 mètres au refuge Gonella, étape perchée de cette ascension du Mont Blanc par les Aiguilles Grises.
Vendredi, 11 juillet 2025
Lever : minuit. C’est dur ! Le départ se fait à minuit 45, crampons au pieds su la petite partie rocheuse du début d’ascension car la prise de pied sur le glacier n’est pas confortable et mettre les crampons là-bas serait délicat.
La trace est raide, les crevasses nombreuses, il faut progresser d’un bon pas pour tenir l’horaire sans pour autant courir.
La trace raide et exigeante, les crevasses béantes, ont raison, dans la nuit illuminée de la pleine lune, de deux de nos candidats au sommet qui finissent par rebrousser chemin pour regagner les couvertures.
La rimaie passe encore bien, la petite neige du week-end a bien amélioré les conditions de montée au piton des Italiens où on rejoint l’altitude 4000 mètres.
L’arête est encore raide puis lorsqu’elle s’assagit c’est le vent qui s’en mêle, et le froid ; il faut mettre les pantalon goretex, sortir les doudoune, les moufles.
Le jour se lève doucement lorsque nous passons le Dôme du Gouter en vue du refuge Vallot.
A Vallot le jour est vraiment là et le soleil se lève sur le sommet du Mont Blanc alors que la lune se couche à l’horizon ouest. Il est 6 heures.
La grande bosse laisse la place à la petite bosse, à la mauvaise arête puis au passage "de la crevasse". Nous longeons les rochers de la Tournette à 4700 mètres. Un dernier ressaut raide et voici l’ultime arête, celle qui conduit au sommet. Il est 7 heures 30 quand nous y arrivons, heureux !
La descente ne doit pas trop tarder, le chemin est long. Nous redescendons par le même itinéraire, c’est long, c’est raide, technique, et cela puise dans les organismes. Une fois la rimaie franchie à 3750 m il faut encore descendre tout le glacier, rester concentré, et c’est dur pour les organismes.
Nous arrivons à 12:30 au refuge Gonella, bien rincés : pas facile ce Mont Blanc par les Aiguilles Grises !
Mont Blanc par la Route des Aiguilles Grises dite "Voie du Pape", 4810 m, PD+.
Maintenant, repos !
Samedi, 12 juillet 2025
Dernière étape, la descente jusqu’à La Visaille.
Long chemin, avec les rochers à descendre, le glacier à franchir, interminable. La moraine à remonter, et voici enfin La Cabane du Lac Combal où nous allons faire une bonne pause, un bon repas, pour fêter le Mont Blanc et se restaurer pour récupérer.
Trente minutes de descente encore, et voici la Visaille où nous attendent où une dernière nuit attends ceux qui ont opté pour une récupération salvatrice : il est plus prudent après une telle aventure de ne pas prendre la route immédiatement !
Quoiqu’il en soit félicitations a toute l’équipe pour cette magnifique semaine, et bravo à ceux qui ont pu atteindre le sommet, malgré le retour sur les rotules et l’énergie dépensée.
Toutes les photos en haute définition :
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