Mont Rose Cresta Signal

Guillaume CHRISTIAN

La Cresta Signal sur la plus grande face des Alpes, une ascension d’une arête classique qui vient clore une magnifique semaine !

Course associée : Mont Rose Cresta Signal

Encadrement :

Guillaume

Participants :

  • Eric

Massif :

Val d’Aoste

Dimanche, 14 juillet 2024

Nous nous retrouvons à Chamonix pour nous déplacer dans le Val d’Aoste, jusqu’à la vallée du Lys et le village de Gressoney la Trinité. Nous avons nos "habitudes" à l’hotel Lysjoch où nous sommes comme toujours accueillis merveilleusement bien par Suzanna et Gigi !

Lundi, 15 juillet 2024

Notre séjour d"bute par une phase d’acclimatation. Elle est indispensable avant d’aller gravir le Mont rose par la face est, une voie longue de 1000 metres qui se termine à plus de 4500 metres.
Nous partons donc pour trois jours avec deux nuits en altitude.

Cette première journée est déjà longue, nous partons de Stafal avec les remontées mécaniques pour gagner le Col Bettaforca. Ensuite nous rejoignons le Col de Bettolina pour redescendre à Pian di verra. Puis nous trouvons le refuge Ottorino Mezzalama à 3000 mètres d’altitude, où nous faisons une pause pasta. Déjà 1000 metres de dénivelée dans les jambes, ça ouvre l’appétit !
Il reste encore 450 metres pour atteindre la refuge des guides du Val d’Ayas al Lambronecca et profiter de la sieste !

Mardi, 16 juillet 2024

Ce matin, contre toute attente, il neige, la météo est médiocre, une neige humide qui n’incite pas à sortir. Nous étions partis dans la tête pour faire la pente nord de Pollux (4091 m), une belle course de neige à 50° pour raviver le cramponnage, avant d’enchainer par Castor.
le départ est retardé jusqu’à 6 heures 30, et dans une éclaircie nous rejoignons le pied de Pollux. Nous gravissons tout de même la pente SW, dans le brouillard revenu.
Descente par la voie normale pour rejoindre les pentes d’accès à Castor (4248 m), en excellentes conditions. Il ne fait pas meilleur au sommet de Castor alors que nous attendions les éclaircies.
L’arête de descente se fait dans le flou complet, mais à proximité du refuge Quintino Sella al Felik nous nous offrons quand même la variante par la Punta Perazzi, un sommet de plus !
Encore une belle journée avec pas mal de dénivelée avec une nouvelle nuit à plus de 3500 mètres à venir. Et ce n’est qu’en fin d’après midi que le soleil inonde les montagnes !

Mercredi, 17 juillet 2024

C’est une journée plus cool pour récupérer après ce début de séjour plutôt sportif. La fin du séjour sera sous le signe de la récupération et de la gestion de l’effort pour arriver au top à la Cresta Signal.
Nous descendons à Bettaforca, pour reprendre les installations mécaniques jusqu’à Gressoney.
Une petite séance d’escalade à Gaby avec 4 voies faciles pour le plaisir finit d’ouvrir notre appétit pour manger à Gressoney La Trinité, et achever tranquillement la journée.

Jeudi, 18 juillet 2024

Début du voyage de trois jours vers le sommet du Mont Rose, nous traversons pour changer de vallée en remontées mécaniques jusqu’à Alagna. La navette qui part du village vers Acque Bianca ne fonctionne pas encore en ce début d’été, mais nous rencontrons un employé territorial qui inspecte les débats dus aux intempéries qui nous dépose en voiture au parking final, nous évitant les 20 minutes d marche jusqu’au départ actuel de la navette qui se situe à Wold un peu plus haut dans la vallée.
Nous prenons les chemin des écoliers pour rejoindre le refuge Barba Ferrero, par le sentier N° 7e qui est varié et panoramique.
Au refuge Barba Ferrero, quel accueil nous est réservé par AZndréa, le gardien énergique et adorable du lieu !
Polenta, apéritif au Prosecco, repas gastronomique le soir, c’est vraiment le paradis, au pied de notre Cresta Signal qui joue à cache-cache avec les nuages !

Vendredi, 19 juillet 2024

Nous avons partagé la montée au refuge-bivouac Luigina Resegotti, et c’est une bonne idée. Nous partons vers 8 heures du refuge Barba Ferrero, avant les grosses chaleurs, pour une montée qui se respecte avec tout de même 1400 metres dénivelée. Nous passons de l’alpage à marmotte aux terrains à bouquetins, aux moraines puis au glacier. Il faut gérer et prendre son temps, rien ne sert de courir.
Une rimaie déjà ouverte ne nous empêche pas de trouver le câble qui mène dans des rochers raides au refuge-bivouac Luigina Resegotti. Il ne reste plus qu’à faire fondre la neige pour faire de l’eau, préparer les lyophilisés, et faire la sieste, encore et toujours.

Samedi, 20 juillet 2024

Notre réveil se fait à 3 heures ce matin. A 3 heures 45 nous partons, de nuit, avec les lumières de Milan à l’horizon et la lune qui se cache derrière la Pyramide Vincent.
Beau début arête, enneigé et bien enneigé cette année, jusqu’au Passo Signal. Aprés ce col l’arête se redresse déjà mais sans excès. Il faut bien rester sur l’arête sans se laisser tirer à gauche où le rocher est particulièrement détestable.
Le premier ressaut apparait dans le petit jour, imposant. Il s’évite astucieusement par la gauche avec une raide pente de neige /glace qui frise le 50/55°, et vient buter sur un dièdre en 3c/4a facile à protéger, assez franc, sur 15 metres.
Nous retrouvons l’arête et le soleil, nous montons maintenant dans des rochers faciles jusque sous la fameuse petite cascade de glace. Le rocher devient trés mauvais, sableux, et c’est avec bonheur que nous trouvons sous la cascade de glace la traversée à droite qui permet d’éviter les gendarmes. Un petit dièdre en 4a, ou nous trouvons le premier piton de la voie (c’est assez enneigé et nous en avons peut-etre raté d’autres ?), nous fait retrouver du beau rocher. Un belle pente mixte sous l’imposant ressaut supérieur nous amène à une épaule neigeuse. Toujours avec les crampons depuis le refuge-bivouac Luigina Resegotti.
Nous franchissons l’arête vers la gauche, légèrement en descente, sur 30 mètres avant de monter un peu et faire un relais 4 metres avant un court dièdre. Nous surmontons ce dièdre, court mais bien raide, incollable, un court pas violent qui donne dans le 4b mais qui demande quand même de s’employer à 4300 metres et en crampons.
Il faut encore traverser 20 metres à gauche au sommet du dièdre pour trouver derrière une arête les pentes sommitales, mixtes à 50°.
Elles mènent à une dernière arête aérienne qui tape sur le dernier ressaut. Donné pour être facile (3c ?), il a du subir un éboulement car il s’aborde tout droit plutôt qu’en traversée à droite, avec deux pas bien athlétiques qui font encore réfléchir sur la cotation. Et nous sommes à 4500 metres....
Et derrière ces pas d’escalade voici la neige, si peu raide, et 10 minutes en crampons faciles pour atteindre le sommet, Capanna Regina Margherita : c’est irréel !

La pasta s’impose au refuge, et nous prenons loisir à contempler l’arête de la Cresta Signal qui s développe sous nos pieds jusqu’au bivouac. C’est beau.

Eric a toujours de bonnes jambes et en 1 heure 24 (!) nous arrivons au refuge Citta di Mantova où nous quittons crampons et corde.

Encore un peu de marche et nous arrivons à la Punta OIndren, avec son téléphérique qui va nous ramener à salami puis à gressoney / Stafal. Voilà une belle semaine qui s’achève, une semaine d’altitude et de beauté. Bravo Eric, trés bien joué, trés bien géré !

Toutes les photos en haute définition :

https://photos.app.goo.gl/GzzZ53z6B2BG7jjo6

Vidéos :

https://youtu.be/knRV7JG0fUc